Le don d'organes après un décès : dire oui à la vie après la mort

26/04/2024

 

Je m’appelle Maylis et j’ai 25 ans. Le même prénom que Maylis de Kerangal dont j’ai découvert récemment le livre Réparer les vivants. L’histoire raconte un accident dramatique qui plonge un jeune homme de 20 ans dans le coma. Et la “migration” en 24h, de son cœur dans la poitrine d’une femme de 50 ans. Ce livre m’a bouleversée et m’a permis de prendre conscience de l’enjeu du don d’organes, de son fonctionnement, des démarches à effectuer. Je vous recommande sa lecture… ainsi que la lecture de mes explications afin de vous sensibiliser à un sujet vital ! Car le don d’organes nous concerne tous, en tant que donneur et receveur potentiel.

 

 

Don d’organes après un décès : qui ne dit mot consent.

Depuis 1976, la loi française prévoit que nous sommes tous des donneurs d'organes à notre mort, sauf si nous avons exprimé notre refus de notre vivant. Pour autant, moins d'1% des décès permettent d'envisager un don d'organes. En effet, pour ce faire, il faut que la personne soit en état de mort cérébrale dans un service de réanimation. Concrètement, cela signifie que notre cerveau est HS mais pas nos organes vitaux (cœur, poumons, reins, foie…). Il faut alors agir en quelques heures pour que le prélèvement puis la greffe soient possibles. Cette course contre la montre consiste notamment à :

  1. Rechercher la volonté du défunt. Lors d'un décès compatible avec une greffe, les médecins interrogent le Registre National des refus, géré par l'Agence de la biomédecine.
  2. Obtenir le consentement de la famille. En effet, même si le défunt n'a pas effectué de démarches pour formaliser son refus, la famille peut s’opposer au don d’organes.
  3. Si le défunt avait manifesté la volonté de donner ses organes ou s'il ne l'avait pas fait mais que la famille y consent, le prélèvement peut avoir lieu. C'est le code de la santé publique (articles L 1232-1 et suivants) qui autorise ce prélèvement d'organes sur une personne décédée.

 

 

Mythe de la carte de donneur et liste des organes à donner.

Je chantais hier à la chorale et nous allons souvent dîner ensemble après le cours pour prolonger nos échanges. C’est là que j’ai parlé du livre et du don d’organes. Une de mes amies, la trentaine, m’a dit qu’elle avait pris ses dispositions : elle est d’accord avec le don de certains organes mais pas de tous. Je lui ai demandé si elle portait sur elle une carte de donneur d’organes sur laquelle ses volontés figuraient et elle m’a expliqué qu’en France, cela n’avait aucune valeur légale. C’est sur le Registre National des refus qu’elle avait précisé ses conditions. Elle m’a aussi listé les organes le plus souvent prélevés, tels que les poumons, les reins, le pancréas, le foie, le cœur. Concernant les tissus, les dons et besoins les plus fréquents sont :

  • la cornée,
  • les os, comme les osselets de l'ouïe pour traiter les personnes sourdes par exemple,
  • les vaisseaux sanguins,
  • les appareils ligamentaires, que l'on peut utiliser en chirurgie orthopédique,
  • les valves cardiaques,
  • l'épiderme, la couche la plus superficielle de la peau est utilisée pour les grands brûlés.

 

 

Comment se passe le prélèvement d’organe(s) ?

Cette amie a fait ce choix car son compagnon a vécu le don d’organes de très près. Il nous a rejoint ce soir-là et nous a raconté comment son frère était décédé d’un accident de moto. En état de mort cérébrale, le prélèvement d’organes avait eu lieu lors d’une intervention chirurgicale réalisée au bloc opératoire de l’hôpital où il avait été transporté. Son corps avait ensuite été restauré avec soin puis rendu à sa famille pour qu'elle puisse réaliser les funérailles. Si les frais liés à la restauration du corps avaient été pris en charge par l’hôpital, les soins relatifs à la conservation du corps et à l’organisation des funérailles restaient à la charge de la famille, comme pour des obsèques classiques.

 

 

Le don d’organes pour sauver des vies.

« Tu sais que ton grand-oncle a été greffé d’un rein à 65 ans ? » m’a rappelé ma mère peu de temps après. « Il a été réveillé en pleine nuit, c’était une jeune femme accidentée. Il a eu toute sa vie une pensée pour elle. Il portait un toast à sa sauveuse à chaque fois qu’il buvait un verre d’eau ! ».

Je ne me souvenais absolument pas de cette histoire, je devais être trop petite. J’ai été très touchée de penser qu’un membre de ma famille avait pu vivre en bonne santé grâce à la générosité et à cette chaîne du don absolument remarquable.

Une chaîne formidable qui lorsqu’elle se met en place ne fait pas de différence entre le sexe, l’âge, la position sociale.

 

 

Quelques chiffres et données sur le don d’organes et les greffes.

Pour terminer, je vous livre quelques chiffres et infos que j’ai trouvés sur le site des Pompes Funèbres et Marbrerie Berthelot :

  • Moins d'1 % des décès permettent d'envisager un don d'organes,
  • Il y a environ 7 000 greffes par an en France,
  • On réalise 2 000 greffes de reins par an en France. Environ 1 000 greffes du foie, quelques centaines de greffes de poumons et de cœurs et moins de 100 greffes de pancréas,
  • Il y a environ 16 000 personnes actives susceptibles de recevoir un greffe,
  • Un organe de 20 ans peut être greffé sur une personne de 60 ans. Cependant, on privilégie souvent une personne du même âge car elle en fera usage plus longtemps,
  • Les organes prélevés sur les personnes mineures vont uniquement à des enfants,
  • Côté religion, le don d’organes ne rencontre pas d’objection de principe, les religions étant, dans leur ensemble, pour tout ce qui peut soutenir ou sauvegarder la vie.

 

 

J’espère que ces informations sur le don d’organes, la transplantation, les démarches et conditions de ce don vous auront permis d’éclairer votre choix et de prendre conscience de la portée de ce geste. Aussi, je me permets de préciser que le don d’organes est un acte différent du don du corps à la science, dont vous pourrez retrouver toutes les informations dans cet article.

 

La journée internationale du don d’organes a lieu chaque année, le 22 juin.

 

Publié le 26 avril 2024.

FAQ

  • Quel est le processus de don d’organes / de don du corps à la science ?

    • Pour le don d’organes, toute personne est présumée consentante au don de ses organes sauf si elle s'inscrit au registre national des refus. Le prélèvement est gratuit et anonyme et doit se faire très rapidement, dans un délai de 24h maximum après le décès. La mort du donneur doit être médicalement constatée par 2 médecins. Un entretien avec les proches est organisé par l'équipe médicale. Le médecin qui procède à un prélèvement d'organes sur une personne décédée doit assurer la meilleure restauration possible du corps.
    • Pour le don du corps à la science, il faut faire connaître sa décision de manière explicite de son vivant, en rédigeant une déclaration sur papier libre, la dater, la signer et l'envoyer à un centre de don (au sein d'une faculté de médecine). Après les travaux anatomiques, le corps n'est pas rendu à la famille. Les cendres peuvent être rendues, bien que, dans la plupart des cas, les corps sont crématisés anonymement et leurs cendres dispersées dans un jardin du souvenir. Un délai de plusieurs semaines, mois ou années, peut s'écouler entre le don du corps et la crémation.
  • Que sont les soins de conservation ?

    Les soins peuvent être divisés en trois temps. Premièrement, le thanatopracteur lave et désinfecte le corps pour empêcher la propagation des maladies, puis extrait les gaz et une partie des fluides corporels. Ensuite, il lave et sèche le corps, clos les paupières et les mâchoires, effectue les tâches de toilettes nécessaires. Enfin, il habille le corps, applique des cosmétiques (si nécessaire), coiffe les cheveux et place le corps en bonne position. Tout cela, dans le respect du défunt.

NOS ENGAGEMENTS

Notre métier est unique ; il demande du respect et de l’expertise. Depuis nos débuts, nos valeurs fondamentales nous ont guidés. Elles sont aujourd’hui des appuis forts dans les engagements que nous prenons chaque jour pour vous accompagner dans la traversée de votre deuil.

  • Un accueil
    respectueux

    Assurer un accueil et une prise
    en charge courtois
    et respectueux de votre état émotionnel

  • Des prestations personnalisées

    Ecouter attentivement vos
    besoins et vous proposer des prestations
    adaptées, de qualité et en toute sécurité

  • Transparence
    et intégrité

    Fournir des informations claires et précises,
    présenter un devis détaillé
    conformément à la réglementation,
    et apporter toutes les explications nécessaires

  • Accompagnement
    et proximité

    Garantir un accompagnement de proximité
    dans la réalisation des démarches administratives,
    avant, pendant et après les obsèques

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